31 Mag 2025, Sab
27 Views

Quand le service pèse avant même de commencer

Souvent, avant de s’endormir, on ne pense pas aux patient·es qu’on devra prendre en charge le lendemain. On ne pense pas à un soin complexe ni à une situation clinique difficile. On pense à une collègue. À celui qui fait toujours des remarques. À celle qui ne dit jamais bonjour. À cette personne dont la seule présence suffit à nous mettre en tension.

Ces pensées volent notre énergie avant même que le service ne commence. Parce que ce sont les relations, plus que les tâches, qui définissent la qualité de nos journées.

Pas besoin d’être “toxique” pour nuire

Toutes les relations difficiles ne relèvent pas du harcèlement. Il y a des comportements quotidiens, parfois banals, qui épuisent sans bruit : un ton sec, une ironie constante, une indifférence froide.
On ne crie pas, on ne menace pas. Mais on mine la confiance, on casse la dynamique, on vide les échanges de toute humanité.

Et au bout d’un moment, même les plus patient·es commencent à se protéger – parfois en se renfermant.

Comment reconnaître une relation qui épuise

Certains signaux doivent nous alerter :

  • Tu te prépares mentalement à l’avance, juste parce que tu seras avec cette personne.
  • Tu en parles souvent hors du travail, sans vraiment le vouloir.
  • Tu es tendu·e dès le début du service.
  • Tu adaptes ton comportement pour éviter ses réactions.

Ce n’est pas de la fragilité. C’est un signal. Et il mérite d’être pris au sérieux.

Ce que tu peux faire, concrètement

  1. Pose tes limites avec calme.
    Tu peux dire : « Ce ton ne me met pas à l’aise », ou « Je préfère qu’on en parle plus tard ».
    Un seul message clair peut suffire à recadrer.
  2. Ne prends pas tout personnellement.
    Parfois, ce collègue est comme ça avec tout le monde. Ce n’est pas contre toi, c’est son style – et tu as le droit de ne pas l’accepter.
  3. Cherche du soutien hors de la situation directe.
    Parler à quelqu’un de neutre – même en dehors du travail – peut t’aider à retrouver une lecture plus claire.
  4. Demande de la médiation si nécessaire.
    Impliquer un·e responsable, ce n’est pas “faire des histoires”. C’est ramener le problème là où il doit être traité : au niveau organisationnel.
  5. Protège ton énergie.
    Après un moment tendu, accorde-toi cinq minutes seul·e. Marque une vraie pause. Écoute une musique, fais quelques pas, appelle une personne ressource. Ce sont de petits rituels qui rechargent.

Se protéger ne veut pas dire se couper

Éviter une personne difficile ne veut pas dire se couper de tout le monde. Il est essentiel de rester connecté·e aux relations positives. Un café avec un·e collègue bienveillant·e, un échange bref mais sincère… ces moments nous ancrent.

Tu n’es pas “faible” si tu ressens tout ça

La force, ce n’est pas d’encaisser sans fin. C’est de reconnaître quand une situation commence à nous abîmer.
Ce n’est pas “être sensible”. C’est être humain. Et lucide.

Être professionnel·le, ce n’est pas tout accepter. C’est se préserver pour continuer à faire un travail de qualité.

Tu n’es pas seul·e

Même si tu te sens isolé·e dans cette situation, tu ne l’es pas. Beaucoup vivent ces dynamiques, mais peu osent en parler. Le faire, c’est déjà commencer à alléger le poids.

Tu as déjà travaillé avec quelqu’un qui t’épuisait sans s’en rendre compte ?
Raconte-le en commentaire. Partager, c’est aussi reprendre un peu de pouvoir.

Lascia un commento

Il tuo indirizzo email non sarà pubblicato. I campi obbligatori sono contrassegnati *